Politique locale | | 20/01/2008
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Urbanisme, fiscalité, gouvernance : Jacques J-P Martin s’explique

Jacques J-P Martin © Nogent-municipales.com 2008Gaulliste et fidèle de Rolland Nungesser (maire de 1959 à 1995) dès 1958, Jacques J-P Martin a construit son parcours politique au niveau local et départemental, conseiller municipal de Nogent à certaines périodes mais aussi de Saint Maur dans les années 80, puis conseiller général du Val de Marne (vice-président de la commission des finances) et, entre autres attributions, vice-président du syndicat d’assainissement de l’agglomération de Paris). A 66 ans, cet ingénieur de formation, s’il a bourlingué du Liban aux pays de l’Est dans le cadre de ses activités professionnelles, s’appuie donc fortement sur cette expérience du terrain val-de-marnais et de son rapport au reste de la région parisienne. En lice pour les prochaines municipales, il a pour lui son bilan en tant que maire sortant et l’investiture officielle de son parti, l’UMP.

Sur l’urbanisme

Quels objectifs en terme de densification ?

Jacques J-P Martin : La ville de Nogent a déjà été l’objet de vagues successives de densification, surtout à partir des années 70 (place Leclerc, Nogentel…), et est aujourd’hui entièrement construite. Elle a désormais d’abord besoin d’opérations de requalification urbaines. Certes, la densification peut s’effectuer sur quelques axes comme le boulevard de Strasbourg, l’avenue Jacques Kablé ou la Grande rue, dans le respect du POS (Plan d’occupation des sols), mais il n’est pas question d’atteindre les objectifs fixés par le schéma directeur régional d’Ile de France (SDRIF), qui ne distingue pas, dans ses préconisations, les villes déjà entièrement construites des autres.

Quel projet urbanistique ?

Jacques J-P Martin : Pour que Nogent reste Nogent, nous devons défendre son patrimoine en préservant les habitations remarquables, tout en la modernisant. Durant cette mandature, nous avons complété le POS existant, voté en 2001, d’outils comme les ZPPAUP (Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager) et les EVIP (Espace vert intérieur protégé) permettant de maîtriser l’urbanisation non seulement au niveau quantitatif mais aussi qualitatif. Ceci nous a permis de préserver certains édifices et zones de la ville. Mon projet pour 2008-2014 est l’instauration d’un véritable PLU (Plan local d’urbanisme).

Pourquoi ne pas avoir mis en place le PLU au cours de cette mandature ?

Jacques J-P Martin : Pour deux raisons d’efficacité. La première est que les ZPPAUP sont prioritaires au PLU si elles sont mises en place avant et il était donc préférable d’avancer de cette manière pour protéger au plus vite un certain nombre de parcelles. La seconde est que le SDRIF, actuellement en cours d’enquête publique et donc pas encore acté, est lui, prioritaire au PLU concernant l’urbanisme. Il est donc judicieux, en terme de calendrier, d’élaborer le PLU  en tenant compte des impératifs du SDRIF plutôt que de prévoir un projet qui risque d’être remis en question.

Quelles propositions pour améliorer le l’offre de logement social et répondre aux critères de la loi SRU ?

Jacques J-P Martin : La proportion de logement social sur Nogent se situe aujourd’hui aux alentours de 11%. Le Perreux tourne autour de 6 %. Nous versons donc une amende dans le cadre de la loi SRU, qui pour Nogent, est de l’ordre de 180 000 € à 200 000 €. Cette amende est toutefois restituée à la communauté d’agglomération pour construire des logement sociaux et l’argent reste dans nos communes. Concrètement, je souhaite respecter le principe des 20 % de logements sociaux en flux (nouvelles constructions) et non en stock. C’est ce qui s’est passé durant ma mandature.
Concernant le type de logements sociaux, je suis favorable à la construction de logements type PLS (ndlr : logement social intermédiaire) plutôt que PLAI (ndlr : à destination des plus bas revenus) car ceci répond à la demande des Nogentais en attente de logement social. Je souhaite également développer des programmes d’accession à la propriété (il y en a un en cours dans le quartier des Maréchaux), permettant de libérer des appartements HLM existants.

Gestion du site Marie Curie, que fait-on ?

Jacques J-P Martin : Durant cette mandature, nous avons réalisé des diagnostics et cartographies afin d’évaluer précisément la contamination. Ces études nous permettent aujourd’hui d’affirmer qu’il est possible de décontaminer complètement ce site, à condition d’aller jusqu’à 2 mètres de profondeur. L’estimation de cette décontamination est aujourd’hui évaluée à 5 millions € HT, soit 7 millions € TTC. Dans ces 5 millions € HT, le poste le plus onéreux est celui du stockage : 3 millions € HT. C’est l’agence de sûreté nucléaire qui validera bien sûr ce programme et nous accompagnera si nécessaire dans le choix des entreprises.

Pour financer ces 7 millions TTC, nous disposons premièrement d’une indemnité de 2,2 millions  €, obtenue par la mandature précédente, et qui –si elle a été utilisée pour construire Léonard de Vinci en raison d’une date limite de dépense à respecter, a été réintégrée à la décontamination Marie Curie dans le budget 2008, et sera donc bien affectée à ce projet. Nous pouvons également espérer 800 000 € de subvention de la part de l’agence, ainsi qu’une aide pour monter le dossier. Afin de compléter le financement, nous  avons proposé un premier projet immobilier qui permettait de valoriser le foncier. Celui-ci a été refusé par les riverains. Je n’ai donc pas donné suite car je ne ferai rien sans l’accord des habitants du quartier. Nous avons actuellement deux projets en cours de réflexion. Le premier consiste à construire quelques pavillons et immeubles de deux ou trois étages maximum avec des commerces dont une supérette et le bureau de poste(actuellement en face). Une crèche serait alors installée à la place du bureau de poste actuel. L’autre solution serait d’installer un équipement sportif (pour accueillir par exemple la gymnastique ou le handball) car nous manquons actuellement encore d’installations de ce type.

Sur les finances municipales

 Comment dégager de la marge de manœuvre pour mener à bien les projets sans faire exploser les impôts locaux ?

Jacques J-P Martin : Premièrement, je m’engage à poursuivre la réforme des services de la ville qui s’appuie sur une nouvelle gouvernance, en place depuis deux ans. Les économies réalisées nous ont permis  de compenser l’augmentation naturelle de la masse salariale (d’environ 2,8 à 3% d’une année sur l’autre). Pour cela, nous avons mutualisé plusieurs départements comme par exemple la voirie et les espaces verts. Le partage des coûts au niveau de la communauté d’agglomération est aussi générateur d’économies. C’est pourquoi je souhaite non seulement poursuivre les synergies avec Le Perreux, mais également étendre cette communauté d’agglomération aux villes voisines. Nous sommes du reste déjà en discussion avec Joinville, Brie et Fontenay. Nous partageons un intérêt commun quant au développement d’Orbival sur la ligne duquel j’ai obtenu le principe d’un arrêt au niveau de la sous-préfecture. Nous espérons aussi en avoir un place Leclerc, au Perreux, afin d’y développer les entreprises et donc la taxe professionnelle (versée à notre communauté d’agglomération). Nous avons également opté pour des prestataires privés (qui offrent une marge de négociation et reviennent moins cher) sur un certain nombre de tâches, comme le traitement des espaces verts en plusieurs points de la ville. Dans le même esprit, la délégation de service du centre nautique nous a permis de dégager 500 000 € d’économie.
Concernant les dépenses de personnel, je prends le même engagement que le gouvernement de ne remplacer qu’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux. Pour attirer les entreprises, pourvoyeuses de taxe professionnelle, nous avons deux projets qui ne coûteront pas un centime à la ville. Le premier concerne la restructuration du pôle RER A et de son parking qui permettra d’intégrer des bureaux bien situés. Le second (financé en partie par différentes subventions type Fisac) concerne la place du marché sur le quel devrait venir s’installer le Monoprix, qui passera ainsi de 900 à 2000 m2 et sera entouré de nouveaux commerces tandis que de nouvelles activités seront développées dans la rue Eugène Galbrun.
J’ajouterai un troisième axe de développement s’appuyant cette fois sur la Marne. Nous avons un projet en cours qui est celui d’une maison de la Marne, qui comprendra un écomusée et sera située à l’emplacement de l’aération du tunnel de l’A86, à côté de l’hémicycle.  Cette installation complètera le parcours découverte de l’écosystème sur l’Ile aux loups, grâce au passeur  de rives. Une guinguette éphémère, de mai à juillet, va également être installée en partenariat avec celle du Martin Pêcheur (Champigny). Pour développer le trafic, nous sommes actuellement en discussion avec Disneyland Paris pour organiser une découverte de la Marne en bateau qui partirait du parc d’attraction et s’arrêterait à Nogent. Ceci en plus des vedettes du Pont-Neuf, déjà en service. Je suis, en outre, en cours de négociation pour vendre l’hôtel (Nogentel) -qui n’a pas vocation à être municipal- afin qu’il devienne référent en matière de restauration et d’hôtellerie.
Mon objectif : multiplier les recettes de taxe professionnelle par 2 en  4 ans.

Quel objectif en matière d’imposition ?

Jacques J-P Martin : Je m’engage à ne pas augmenter les impôts mais pas non plus à les diminuer car la marge de manœuvre dégagée sera réaffectée à des services et investissements attendus par les habitants. Nous avons créé 100 berceaux durant ma mandature et il en manque encore au moins 40, nous avons également besoin de nouveaux équipements sportifs – notamment pour répondre aux nouvelles directives de l’Education nationale qui souhaite augmenter l’activité sportive à l’école. Nous ne souhaitons pas non plus supprimer la police municipale.

Sur la participation des citoyens
 
Quelles propositions pour développer la participation des citoyens ?

Jacques J-P Martin : Concernant la participation des élus de l’opposition tout d’abord, je m’engage à leur mettre à disposition une tribune libre sur le site Internet de la ville ainsi qu’à leur offrir la possibilité de sortir un document de 4 pages, (par liste), 3 fois par an. Concernant la participation des citoyens ensuite, je m’engage à créer un conseil de la ville qui sera une structure d’échange entre les habitants et les conseillers municipaux. Ainsi, les orientations budgétaires seront présentées à ce conseil avec le conseil municipal, pour avis consultatif. Ce conseil sera composé de représentants de quartier, élus chacun dans leur quartier, et d’associations de la ville. Ce conseil élira son bureau et donnera son avis sur tous les projets impactant la ville, du mobilier urbain aux délégations de service. L’objectif est que les citoyens s’intéressent à l’ensemble de leur ville et pas seulement à leur quartier.
Je souhaite aussi que la maison des associations soit gérée par bureau issu des associations elles même, ce qui se pratique déjà dans certaines cités comme Arles.
Concernant le partage des informations, nous mettons déjà en ligne l’ensemble des débats du conseil municipal mais je souhaite également constituer une base de données brutes sur le fonctionnement de la ville, qui sera à disposition de tous les citoyens.

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